au-dessus-du-jardin

Lisa

Mercredi 25 novembre 2009 à 20:12

 

Tout à l'heure en passant l'aspirateur, j'ai arraché l'unique bouton d'une plante qui ne fleurit que tous les dix ans.
Je me suis effondrée en larmes sur le carrelage.



Je ne compte plus les nuits où je cherche en vain le sommeil, harcelée par des pensées que je ne devrais pas avoir. J'ai passé des heures dans le noir à tenter de les chasser, ces derniers jours, mais ce soir je suis épuisée. Toute la journée j'ai tenté de fuir cette douleur latente, l'évidence que j'étais en train de craquer. Encore. J'ai passé la soirée à m'entourer d'images, de communication et de bruit pour oublier, mais une fois la lumière éteinte je ne peux plus me cacher. Les mots, les pensées m'assaillent et je ne suis plus que l'ombre de moi-même. D'ailleurs j'écris dans le noir pour faire face à mon vide.
J'ai conscience que les mots que je suis en train d'aligner ressemblent à un brouillon de confusion, mais ils me soulagent. Je me sens seule et incomprise. Je sais que rares seront les personnes qui liront ces lignes, et celles qui les comprendront plus rares encore. Mais je ne veux pas, je ne peux plus me taire. Je veux trouver la paix, je veux trouver le moyen de me libérer de cette charge. Alors je fais face à l'hypothétique échec que pourront représenter ces mots jetés impulsivement sur papier. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Ca pourrait difficilement être pire.

Alors, contre quoi je me bats ? Contre la vie, contre l'espoir.
Ca parait contradictoire à première vue. C'est sûrement parce-que ça l'est que cette rixe au fond de moi est si difficile à gérer. Fuir les situations sans avenir, contre-productives,  les culs de sac, me faire à la finition de quelque chose qui doit mourir, je connais. Mais me battre contre cette énergie, cette puissance si positive, je n'arrive pas à le gérer. C'est une force que je sens grandir en moi de jour en jour, dans mon corps et mon âme. C'est un petit bout de rien pour le moment, mais ce quelque chose a le pouvoir de soigner mes blessures, de trouver des solutions à tous mes problèmes. Une petite chose inerte et vulnérable qui me bouffe par le bonheur qu'elle me fait miroiter. J'ai l'impression de rejeter le plus beau cadeau que la vie pourrait me faire, j'ai l'impression que ce que je m'apprête à faire est illégitime, contre nature. J'ai l'impression de n'avoir pas le droit de prendre cette décision, et de ne plus être femme mais assassin.
Je suis consciente du fait que je romance, que je sentimentalise ma réalité, mais comment faire autrement ? Je ne suis pas de ces robots qui gèrent les choses de manière pragmatique et logique. Cause, problème, résolution. Si c'était aussi simple que ça je serais sûrement en train de pioncer à l'heure qu'il est. Au lieu de ça je transforme l'extrapolation en espoir, et ça me fait peur. L'échéance approche. Je me berce de l'illusion que vous ne saisissez pas encore de quoi je parle, mais malgré mes mots détournés et les images que j'emploie, je pense que ça devient évident.
Quand je me suis trouvé face à une personne présentant une situation similaire par le passé, je me suis demandé comment je réagirais à sa place. Je me satisfaisais de ma position et me disais que rien de tel ne m'arriverai jamais. On peut facilement se représenter la douleur d'un tel acte, mais je constate aujourd'hui quelle énorme différence il y a entre savoir et ressentir.

Je me renferme sur moi-même en espérant que quelqu'un verra clair et fera le pas vers moi. J'ai besoin de quelqu'un qui me comprenne, qui me sourie et me prenne par la main. Je voudrais que quelqu'un prenne ma place juste un instant, et marche un peu dans mes baskets. Pendant ce temps j'attendrais sur le trottoir et je soufflerais, quitte à lui courir après pour le rattraper. J'ai besoin d'une trêve. J'étouffe de plus en plus. Je sais qu'il suffit de peu et que ça va passer. Je sais que mes mots sont excessifs parce-que je suis mal ce soir, n'en tenez pas compte.



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Puisqu'on est partis dans la confession dénuée d'artifices de ma personne, j'en profite pour présenter mes excuses à celui qui se reconnaitra. Pardonne mes incohérences et mes excès pour cette fois, je te promets de me rattraper à l'avenir.

Merci d'avoir lu ce pavé de pathos déprimant jusqu'au bout.




On est deux pour faire ce genre de choses et je suis la seule à porter le fardeau...

C'est dingue...



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