au-dessus-du-jardin

Lisa

Mercredi 16 juin 2010 à 1:26

 Les mots sont des putains de trouillards qui se planquent quand j'essaie de te deviner par écrit.

Pourquoi avec toi c'est toujours pareil ? J'ai les sentiments, j'ai les idées. Ils forment un putain de brouillon coloré et passionné dans ma tête à chaque fois que je pense à toi, mais dès que j'essaie de concrétiser tout se mélange, rien n'exprime ce qu'il faut.
Faut croire que c'est comme ça que ca marche avec toi. Parce-que ça a toujours été comme ca, ça sera peut être toujours le cas. Mais le fait de ne pas l'avoir choisi m'éloigne de la vérité que c'est comme ça que je l'ai toujours voulu, sans pouvoir respecter les règles du jeu. J'aime les relations qui se vivent parce-qu'elles se veulent, et non parce-qu'elles se subissent. Je veux laisser mes sentiments me trainer, et non pas chercher en eux une flamme qui se perd au fil du temps. J'aime désirer, espérer, jouer avec sérieux. J'aime les devinettes, les flous et les ratures. J'aime t'extrapoler et languir de toi, m'amuser de ma frustration.
C'est peut être pour ça que je devrais arrêter de vouloir nommer cette comédie. Parce-que les choes perdent de leur beauté quand on les décrit. Je devrais juste miser sur un cheval et me vexer s'il chute, tout en sachant que le jeu m'y reprendra. Me délecter des pas que tu fais vers moi, en prenant bien garde de ne pas trop y répondre. Ne rien gâcher de cette farce nuancée, ne rien forcer, laisser la spontanéité agir, comme toutes les fois où on se rapproche, toi sans idées aucune et moi avec cette légère culpabilité, sachant que c'était écrit et qu'on n'allait pas y échapper. Se permettre quelquefois certaines imprudences, parce-qu'il faut du piment, accepter d'appeler un chat un chat, vibrant du péril que ceci pourrait engendrer sur le fragile équilibre.

Toi c'est admettre l'idéalisation, et accepter que le fait de ne pas rester dans le flou briserais ce qu'il y a de beau dans tout ça. C'est comprendre que ce que je n'ai pas me fait frissonner plus que ce qui m'est acquis. C'est rougir de certaines confidences tout en les anticipant, n'osant pas y croire. C'est marcher un peu trop près de la falaise en souriant, parce-que si l'on tombe on atterrira sur une amère mais bénigne fatalité, c'est jouer comme des enfants à cache-cache, en misant tout pour ne pas se faire trouver, mais en rire quand la partie se termine. Toi c'est savourer l'insaisissable, tout en tentant de ne pas regretter qu'il le soit.

Au bout du compte tu me rends service. Je dois te remercier d'avoir la force, ou le détachement que je n'ai pas. La capacité de pouvoir gérer nos avances et nos départs, le contournement de la loi certaine qui fait que tout choix venant de moi serait trivial et dégradant. Grâce à toi je peux me laisser bercer par mes émotions, sans aucun calcul. La fatalité de tes actes fait que je n'ai aucune prise ni influence sur l'avenir de ce qu'on n'est presque. Tu es un putain de génie qui sait apprécier les plaisirs les plus simples dans la profondeur et le respect. Tu as fait du sucré-salé avec nos instincts à la manière d'un grand cuisinier, tu allies sincérité et légèreté avec malice et minutie. Nul doute que je peux rêver de toi, les yeux dans le vide. Nul doute que je peux frémir sous tes doigts, me blottir dans tes bras et espérer l'éternité, sans avoir peur que toute cette mascarade donne suite, tout en sachant que je ne suis pas rien.

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Vous pouvez disposer.
 

Mercredi 30 juin 2010 à 1:20

 

Je me force à parler de moi, à m'analyser. Je ne sais pas où je vais, mais je ne suis pas paumée. Je pleure, je ris. J'ai 4 ans. Je me décris tellement, je me connais si peu. Je crée l'incohérence, puis je la subis. J'ai besoin de quelqu'un qui me comprenne, ou pas. Je lance des messages noirs, j'ai des réponses blanches. Je me bats contre moi-même. Je me jette des mots au visage, je me mets des bâtons dans les roues et je me regarde me relever, fière de ce que je n'aime pas être. Je brouille les pistes pour qu'on me retrouve, je joue à cache-cache toute seule, je m'en rends compte et je pleure comme une enfant esseulée. Les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas les miens. Je cherche l'interaction, j’ai le vertige, je me jète dans le vide. Je ne sais plus aimer, mais je suis folle de lui. Je suis une âme fragile, car je suis destructrice. Je vais trop loin, je fais demi-tour, je me perds. Je me dis que le bonheur c'est simple. Peut être que je complique parce-que je ne le veux pas. Et puis je hais ce masochisme qui m'empêche de vivre, qui m'enchaîne à lui en me procurant les orgasmes de la douleur. Je m'ennuie et je me flagelle l'âme avec des armes artificielles. Je fais semblant, mais je souffre réellement. Je prends mon pied. Tout ça est dingue. Sauvez moi.

Je prends un virage, je suis déjà passée par là. Aidez-moi. Je suis mon vide. Mes douleurs raisonnent et s'intensifient dans ce néant, cette absence de mouvement, cette ridicule mais normale banalité. Je suis exhibitionniste, ma pudeur en a honte.

Je suis comme tout le monde dans ma vie, mais c'est le bordel dans ma tête, et je réagis face à ma médiocrité. Tantôt j'en ris, tantôt j'en pleure. Je fais des caprices et tente de créer les mêmes tempêtes dans mon monde que dans ma tête pour qu'il y ait une putain de cohérence dans tout ça. Je suis fière et complexée, est-ce que je te fais peur ? Je pose des questions, je suis sourde aux réponses. Je devrais aller voir un psy. Qu'est-ce qui est important ? J'essaie de ranger ce bordel pour que vous y compreniez quelque chose. Je voudrais quelqu'un de plus fort que moi, de plus vivant que moi, de plus torturé que moi, pour qu'à côté de lui je me sente saine, et que j'ai l'occasion de m'appliquer à soigner sa peine plutôt que celle que je me crée, bien qu'elle existe. J'aime ce qui est brut et violent, j'aime les couleurs vives. Je relis ça et je me dis que je suis médiocre. Je me demande si tout ça n'a de sens que pour peaufiner mon emballage, je me dis que non. Je me demande si je te le montrerai, et j'en conclus que non. Ca me rappelle que des faux messages d'alertes comme ça, y en a eu des milliers avant. Je joue, je fais semblant, je me cherche. L'idée que je sois enfin en crise d'adolescence m'effleure. Mais je suis déjà passée par là. Dans 3 mois j'aurais oublié, dans trois mois, je renoncerai à me compliquer la vie et je regarderai mon âme mourir en savourant le bonheur, puis un rêve s'imposera et elle renaîtra, et je souffrirai à nouveau, mais vivante, car tentant de ranimer l'espoir. J'éteins ma lanterne. J'ai l'impression d'être dans un délire à chaque fois que je tente l'introspection. Je relis quelques lignes et je m'en amuse. Je me dis que c'est mieux, et qu'on est très peu de choses. Je me dis que je ne suis pas la seule à déconner, ça me rassure mais ça me blase, je ne suis pas unique. Pourtant si. Je m'aliène de ma folie, et je retombe sur mes pattes. Je me délecte de l'incompréhension des autres, tout en espérant que quelqu'un voie clair en moi. Je ris de moi, je me trouve misérable et je me noie dans les céréales. Je prétends vouloir être comme les autres, mais je cultive ma différence. Je me bâcle, je me gâche... Et le pire c’est que j’arrive à me faire aimer. Je crée les obstacles pour avoir l'occasion de les gravir, je fuis les véritables difficultés.

J'écris des centaines de pavés de rien et ça me consterne.

 

Mais si je n'avais pas d'espoir, je ne pourrais pas me perdre dedans.




 

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