Maintenant, 7 ans plus tard, blottie de la même manière dans ma couette et ma solitude, je revis ces instants. La douleur déchirante de l'abandon, ou celle d'avoir abandonné, le remord, la prise de conscience, la frustration, l'amour, encore, toujours ce putain d'amour indomptable, dont on ne peut ni se soigner ni sortir indemne. Je l'ai revu récemment, c'est pourquoi je suis dans cet état. Un an sans nouvelles. Un an pendant lesquels il m'a toujours suivi, quelque part au fond de moi, une année pendant laquelle je me suis contentée de mon imagination pour satisfaire ma curiosité. Il ne m'a pas manqué, du moins pas énormément. Pour une raison que je n'arrive pas à m'expliquer je n'ai pas eu à me sevrer. J'ai conserver mon amour, à l'endroit où je l'avais toujours planqué, pendant ces 7 ans. Je l'ai alimenté, à ma manière. Le temps s'est accéléré, en fait, depuis la dernière fois que je l'ai vu. Tout est passé très vite, malgré les moments de vide pendant lesquels je me demandais s'il pensait toujours à moi. Et me voilà maintenant, à écrire sur ce blog que j'ai délaissé à la même époque.
Je suis brisée. Enfermée avec mon envie, mes fantasmes, mon amour, dans l'interdiction de le toucher, de le regarder, je me sens à l'étroit, j'ai la gorge serrée, il me manque quelque chose... Il a suffit de le voir une fois, une seule fois pour que tout le revienne, il a suffit de croiser son regard, d'entendre sa voix et tout est reparti comme avant. Retour de flamme, douleur aigue, me revoilà fragile, presque friable. Me revoilà complice de ma solitude, entre joie et spleen. Depuis nos premieres amours rien n'a changé, le sentiment est toujours le même, si particulier, si vif, familier, rassurant, tellement fort que je ne tente même pas de trouver les mots.
Je me force à parler de moi, à m'analyser. Je ne sais pas où je vais, mais je ne suis pas paumée. Je pleure, je ris. J'ai 4 ans. Je me décris tellement, je me connais si peu. Je crée l'incohérence, puis je la subis. J'ai besoin de quelqu'un qui me comprenne, ou pas. Je lance des messages noirs, j'ai des réponses blanches. Je me bats contre moi-même. Je me jette des mots au visage, je me mets des bâtons dans les roues et je me regarde me relever, fière de ce que je n'aime pas être. Je brouille les pistes pour qu'on me retrouve, je joue à cache-cache toute seule, je m'en rends compte et je pleure comme une enfant esseulée. Les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas les miens. Je cherche l'interaction, j’ai le vertige, je me jète dans le vide. Je ne sais plus aimer, mais je suis folle de lui. Je suis une âme fragile, car je suis destructrice. Je vais trop loin, je fais demi-tour, je me perds. Je me dis que le bonheur c'est simple. Peut être que je complique parce-que je ne le veux pas. Et puis je hais ce masochisme qui m'empêche de vivre, qui m'enchaîne à lui en me procurant les orgasmes de la douleur. Je m'ennuie et je me flagelle l'âme avec des armes artificielles. Je fais semblant, mais je souffre réellement. Je prends mon pied. Tout ça est dingue. Sauvez moi.
Je prends un virage, je suis déjà passée par là. Aidez-moi. Je suis mon vide. Mes douleurs raisonnent et s'intensifient dans ce néant, cette absence de mouvement, cette ridicule mais normale banalité. Je suis exhibitionniste, ma pudeur en a honte.
Je suis comme tout le monde dans ma vie, mais c'est le bordel dans ma tête, et je réagis face à ma médiocrité. Tantôt j'en ris, tantôt j'en pleure. Je fais des caprices et tente de créer les mêmes tempêtes dans mon monde que dans ma tête pour qu'il y ait une putain de cohérence dans tout ça. Je suis fière et complexée, est-ce que je te fais peur ? Je pose des questions, je suis sourde aux réponses. Je devrais aller voir un psy. Qu'est-ce qui est important ? J'essaie de ranger ce bordel pour que vous y compreniez quelque chose. Je voudrais quelqu'un de plus fort que moi, de plus vivant que moi, de plus torturé que moi, pour qu'à côté de lui je me sente saine, et que j'ai l'occasion de m'appliquer à soigner sa peine plutôt que celle que je me crée, bien qu'elle existe. J'aime ce qui est brut et violent, j'aime les couleurs vives. Je relis ça et je me dis que je suis médiocre. Je me demande si tout ça n'a de sens que pour peaufiner mon emballage, je me dis que non. Je me demande si je te le montrerai, et j'en conclus que non. Ca me rappelle que des faux messages d'alertes comme ça, y en a eu des milliers avant. Je joue, je fais semblant, je me cherche. L'idée que je sois enfin en crise d'adolescence m'effleure. Mais je suis déjà passée par là. Dans 3 mois j'aurais oublié, dans trois mois, je renoncerai à me compliquer la vie et je regarderai mon âme mourir en savourant le bonheur, puis un rêve s'imposera et elle renaîtra, et je souffrirai à nouveau, mais vivante, car tentant de ranimer l'espoir. J'éteins ma lanterne. J'ai l'impression d'être dans un délire à chaque fois que je tente l'introspection. Je relis quelques lignes et je m'en amuse. Je me dis que c'est mieux, et qu'on est très peu de choses. Je me dis que je ne suis pas la seule à déconner, ça me rassure mais ça me blase, je ne suis pas unique. Pourtant si. Je m'aliène de ma folie, et je retombe sur mes pattes. Je me délecte de l'incompréhension des autres, tout en espérant que quelqu'un voie clair en moi. Je ris de moi, je me trouve misérable et je me noie dans les céréales. Je prétends vouloir être comme les autres, mais je cultive ma différence. Je me bâcle, je me gâche... Et le pire c’est que j’arrive à me faire aimer. Je crée les obstacles pour avoir l'occasion de les gravir, je fuis les véritables difficultés.
J'écris des centaines de pavés de rien et ça me consterne.
Mais si je n'avais pas d'espoir, je ne pourrais pas me perdre dedans.
Toi c'est admettre l'idéalisation, et accepter que le fait de ne pas rester dans le flou briserais ce qu'il y a de beau dans tout ça. C'est comprendre que ce que je n'ai pas me fait frissonner plus que ce qui m'est acquis. C'est rougir de certaines confidences tout en les anticipant, n'osant pas y croire. C'est marcher un peu trop près de la falaise en souriant, parce-que si l'on tombe on atterrira sur une amère mais bénigne fatalité, c'est jouer comme des enfants à cache-cache, en misant tout pour ne pas se faire trouver, mais en rire quand la partie se termine. Toi c'est savourer l'insaisissable, tout en tentant de ne pas regretter qu'il le soit.
Au bout du compte tu me rends service. Je dois te remercier d'avoir la force, ou le détachement que je n'ai pas. La capacité de pouvoir gérer nos avances et nos départs, le contournement de la loi certaine qui fait que tout choix venant de moi serait trivial et dégradant. Grâce à toi je peux me laisser bercer par mes émotions, sans aucun calcul. La fatalité de tes actes fait que je n'ai aucune prise ni influence sur l'avenir de ce qu'on n'est presque. Tu es un putain de génie qui sait apprécier les plaisirs les plus simples dans la profondeur et le respect. Tu as fait du sucré-salé avec nos instincts à la manière d'un grand cuisinier, tu allies sincérité et légèreté avec malice et minutie. Nul doute que je peux rêver de toi, les yeux dans le vide. Nul doute que je peux frémir sous tes doigts, me blottir dans tes bras et espérer l'éternité, sans avoir peur que toute cette mascarade donne suite, tout en sachant que je ne suis pas rien.
Vous pouvez disposer.
Vite Lisa, empeche toi de dramatiser, pense à quelque chose de concret.
Demain je porterai ma jupe rouge avec mon vieux foulard. J’irai au commissariat et je ferai quelques boutiques, avant de faire semblant de travailler. Je sais pas si j’irai le voir. J’appelle ma façon de me faire désirer de la « protection » et je trouve ca dur pour mon égo. Je vais me faire avoir encore, il a moins besoin de moi que moi j’ai besoin de lui. D’ailleurs tout à l’heure il n’est pas venu vers moi quand je commençais à angoisser.
Et voilà, c’est reparti. Ces questions n’ont lieu d’être qu’à partir du moment où on se les pose. Je pourrai facilement les éviter, si seulement j’arrivais à voir du contenu en moi, à ne pas me sentir vide alors que je ne le suis pas.
Je suis trop habituée aux gens, trop habituée à l’instabilité. Il va me falloir du temps pour me recentrer. Je pensais l’avoir fait, et voilà que je trouve un nouveau passe-temps que je vais transformer en « amour ». Abject n’est-ce pas ? Mais je ne vais pas ajouter à mon spleen la culpabilité de me servir des gens pour satisfaire mon vide, tout le monde le fait. Il s’agit d’accepter.
Bref, passons à d’autres nouvelles. Je suis en plein partiels. Je le savais pas encore il y a une semaine d’ailleurs, j’ai commencé à réviser hier. Un peu plus et je me sentirai presque concernée par mon avenir. Je me suis mis le nez dans des cours auxquels je n’avais pour la plupart pas assisté. C’est marrant comme on peut se donner bonne conscience en rachetant toute une vie de glandage éstudiantin par deux malheureuses heures de lecture. Mais bon, peut etre un miracle arrivera t’il.
Je me surprends à écrire autant. Souvent dans ce genre de moments je tarde à me décider et les mots fuient, idées furtives et vagabondes comme des papillons que je laisserais fuir avant de vouloir les attrapper. (je suis lamentbale) Mais ce soir j’ai pris mon fillet, et j’ai capturé ces saloperies. Je les ai enfermé dans ce misérable document works et ca va mieux. Qui sait, peut etre quelqu’un lira t’il ces mots un jour ?
J’aimerais qu’il fasse jour plus souvent. Je dis ça alors que j’ouvre l’œil au beau milieu de l’apres midi depuis un certain temps. C’est lamentable mais rigolo. C’est marrant parce-que si je m’énerve ce soir c’est parce-que le sommeil n’a pas pu faire taire mes angoisses. Tout se réglerai surement si je reprennais un rythme normal. Mais ca serait moins intéressant pour les nombreux non-lecteurs de ce blog.
Je réalise maintenant que c’est le seul article que j’ai écrit dans le but de le publier ici. Je dois avoir particulierement besoin de communication ce soir.
Tant pis.
Photo sans rapport apparent, comme souvent.
Y a quand meme du positif dans tout ca. Meme tard le soir, certains fantomes ne viennent plus me hanter .
Tu dois certainement trouver bizarre que je t’écrive, surtout à une heure pareille. Surement que je trouve ce moyen plus facile pour exprimer ce que je ressens. Dire les choses en face est parfois difficile pour moi, malgrè les apparences. Peur d’être ridicule, peur d’être jugée, ou peur des malentendus.
J’ai tenté de dormir mais certaines questions ( ou réponses ) récurrentes m’empechaient de fermer l’œil. On se connait depuis quelques mois maintenant, on est devenus assez proches, même si au final on sait rien sur l’autre qui n’ait été jeté impulsivement dans un moment de colère. On a desuite été très calin l’un envers l’autre. J’ai l’habitude de ce genre de comportements, je ne m’y fit pas, et j’évite de pousser la chose un peu trop loin si je tiens à la personne, ce qui est le cas avec toi. Mais hier soir j’ai ressenti quelque chose de particulier. Cette promiscuité devient automatique et de moins en moins physique... On a l’habitude de cette pseudo ambiguité, mais hier c’était pas pareil. J’avais envie d’être avec toi particulièrement. Envie que tu me prennes dans tes bras. Tes caresses me faisaient pas du bien parce-que tu sais où mettre les doigts mais parce-qu’elles venaient de toi, et c’est là que se trouve le changement. J'avais envie de te faire du bien autant que de le recevoir. Je tenais tes mains plus fermement que les autres jours, comme pour te montrer cette différence. C’est la premiere fois que tu me manques, et que j’ai besoin de te le dire. C'est la première fois que je donne avec toi. Je me surprends à me demander ce que tu es en train de faire, à regretter que tes bras ne soient pas autour de moi. J’ai envie et j’ai peur à la fois. Il y a une douceur en toi qui m’apaise, il y a quelque chose de reposant. J'aime cette complicité tacite, j'aime cette intimité que l'on a créé malgré nous. Je suis exactement là où j’ai envie d’être.
Depuis qu’on se connait tu as assisté à mes consternantes amourettes et surtout à leur fin. Je me suis perdue dans beaucoup de bras ces derniers temps. Surement trop. J’ai cru m’attacher souvent. Je me suis réfugiée dans tes bras comme on peut le faire dans les souvenirs. Je peux pas nier que je suis instable, d’ailleurs j’écris ca mail au lieu de te dire tout ca en face dans la peur que mes paroles ne soient guidées que par l’illusion et le manque d’attention. Je ne veux pas avoir a regretter mes mots. Plus j’essaie d’exprimer ce que je ressens et moins j’y arrive.
Prends ma main mais éloigne toi. J’aimerais dire certaines choses mais je n’ai pas les mots. Lis dans mes gestes. Regarde moi...