au-dessus-du-jardin

Lisa

Lundi 26 octobre 2009 à 21:33




Y a des jours on a des impressions de malaises métaphysiques, alors que tout ceci s'explique en fait par une seule simple et triviale phrase :
"Putain, qu'est-ce que je me fais chier !"

Y a rien à faire, l'ennui me déprime.
C'est terrible l'ennui, c'est un fléau ! Tu disposes de tout ce que tout le monde a, et pourtant y a ce je-ne-sais-quoi qui manque.
J'ai cherché des réponses à beaucoup de questions qui n'étaient en fait que les conséquences de mon manque d'activité, autant physique qu'intellectuel. Je me suis créé des bêtes noires, j'ai développé des obsessions sur des gens, j'ai stigmatisé mon manque de confiance en moi, uniquement parce-que mon esprit était vacant. Je me suis alors laissé supposer que ma vie était trop vide, trop inintéressante. Et de là partent toutes sortes d'hypothèses aussi infondées qu'anti-constructives face à l'incohérence de cette conclusion. C'est con, c'est pas lyrique, mais c'est l'ennui qui est à la base de beaucoup de mes problèmes. C'est dommage, ça serait plus classe de laisser du mystère sur leurs origines, genre "putain j'sais pas ce que j'ai, je vais trop mal". Finalement c'est bête et banal, et quelque part c'est pas plus mal. Ca va passer, il suffit d'attendre. mais on essaie avec force d'y remédier, alors que je crois qu'il suffirait simplement de l'accepter. On se dégotte des pseudo-antidotes pour palier à l'illusion de problème incurrable. On fume, on boit, on s'envoie en l'air, on écrit ( n'allez pas penser que j'écris par simple manque d'activité ) on adule, on peauffine son image, on noit son ennui en voyant des gens qui ne nous intéressent pas, au fond, on erre... On erre, c'est le mot. On s'imagine qu'on est dépressifs, on s'imagine qu'on est seuls, ou encore en chagrin d'amour, on observe le mode de vie des autres en se demandant ce qui cloche chez nous. On voit les choses comme une fatalité, et de ce fait on s'éloigne de la solution. Les autres ne nous suivent plus, on devient incohérent, ce qui accentue l'impression de différence, on s'emmure dans ce cercle vicieux malsain. Quand la vie est trop plate ou trop gentille, on en vient à créer des conflits en soi ou avec les autres. On en vient à rechercher la flamme dans les larmes, c'est pourquoi on se satisfait du chao qui raisonne dans notre être quand on chamboule tout ce monceau de normalité. La superficialité rend fou. Elle est alliénante, et je suis heureuse d'en être consciente. S'il y a moins de dépressions chez les paysans que chez les philosophes, ça n'est pas un hasard. Mais peut être une fatalité, si la personne est enfermée dans son mode de vie jusqu'à la fin de ses jours.
Dans tous les cas, si il n'est pas le dénominateur commun de tous les soucis de ma tête, l'ennui met de l'essence sur le feu. Je passe mes journées à glander devant mon ordi. Msn, films, mêmes musiques en boucle, même illusion de présence derrière les couleurs pixelisées des pseudo... Je me suis même surprise à vouloir laver le micro-onde et refaire du footing. Là tu te dis, "y a un soucis quelque part". A trop tourner en rond je replonge dans mon passé, pour passer le temps. Je revois son visage et ses "plus jamais" que j'ai enterré. Je déplore la façon dont je l'ai traité en comparaison avec ce que je désirais lui faire endurer, je me dis que j'aurais dû lui arracher les bourses...

En fait, faut que je retourne à la fac...


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Vendredi 6 novembre 2009 à 21:40



20.09.09


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Etrange journée.
Une espèce de léthargie me saute à la gorge au sortir du lit, j’ai envie de rester collée à ma mélancolie et aux lèvres de mon bel asiatique toute la journée.
Je n’irai pas travailler. Frédérique Dumas est malade aujourd’hui, elle emmerde les éditions Atlas.
Pas envie d’errer dans Toulouse sous le cagnard, je m’enferme dans un bus, arrache la première page de mon bouquin et écris en regardant défiler le paysage.

Accent prononcé du conducteur :
« Vous vous êtes trompée d’arrêt mademoiselle »

Non, je ne vais nulle part, je voyage dans ma tête.
Dehors une tempête se prépare et un vent frais s’engouffre dans le bus.
J’ai drôlement faim, je me sens bien, et je me rends compte à quel point ça soulage d’écrire des banalités !

 

Lundi 16 novembre 2009 à 11:38



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Je regrette presque déja ce que je vais écrire. Encore l'étalage de mon moi intérieur, je sais que c'est productif mais j'ai cette putain d'impression d'écrire mon journal intime ou de faire le scénario d'une série télé à deux balles. Bref, quelque part le fait que peu de monde passe sur ce blog calme ma pudeur sur ce point là.
Je me suis levée ce matin en hésitant entre la déprime et l'optimisme. S'il y a si peu d'espoir, pourquoi y penser ? Comme si je pouvais le contrôler... Enfin voilà y a des matins où tu te lèves à côté de tes pompes, tu as l'impression d'évoluer dans un espèce d'inconfort. Tu sais au moment où tu ouvres les yeux que si tu fais rien la journée va être dramatique. C'est une suffocante tiédeur, un marasme boueux dans lequel tu t'enlises en essayant de te dégager. Il n'y a pas vraiment de douleur, ou si elle existe elle est latente. C'est plus un espèce d'ennui, une lassitude, peut être même de l'aigreur. Tu attends quelque chose, mais tu sais pas vraiment quoi. Tu es presque anésthésié, et ça accentue l'impression irréelle que tu bois ton café dans un univers parallèle. Donc voilà j'ai collé mes fesses sur le canapé, j'ai zappé pendant des heures, en me demandant si j'allais trouver le courage d'aller en cours. Je ne vais pas mal, je ne vais pas bien non plus. Je suis lachée dans un endroit hors de l'espace-temps avant d'émerger.

J'ai envie de foutre mes doigts dans la prise, ça pourrait me réveiller !



Mercredi 25 novembre 2009 à 20:12

 

Tout à l'heure en passant l'aspirateur, j'ai arraché l'unique bouton d'une plante qui ne fleurit que tous les dix ans.
Je me suis effondrée en larmes sur le carrelage.



Je ne compte plus les nuits où je cherche en vain le sommeil, harcelée par des pensées que je ne devrais pas avoir. J'ai passé des heures dans le noir à tenter de les chasser, ces derniers jours, mais ce soir je suis épuisée. Toute la journée j'ai tenté de fuir cette douleur latente, l'évidence que j'étais en train de craquer. Encore. J'ai passé la soirée à m'entourer d'images, de communication et de bruit pour oublier, mais une fois la lumière éteinte je ne peux plus me cacher. Les mots, les pensées m'assaillent et je ne suis plus que l'ombre de moi-même. D'ailleurs j'écris dans le noir pour faire face à mon vide.
J'ai conscience que les mots que je suis en train d'aligner ressemblent à un brouillon de confusion, mais ils me soulagent. Je me sens seule et incomprise. Je sais que rares seront les personnes qui liront ces lignes, et celles qui les comprendront plus rares encore. Mais je ne veux pas, je ne peux plus me taire. Je veux trouver la paix, je veux trouver le moyen de me libérer de cette charge. Alors je fais face à l'hypothétique échec que pourront représenter ces mots jetés impulsivement sur papier. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Ca pourrait difficilement être pire.

Alors, contre quoi je me bats ? Contre la vie, contre l'espoir.
Ca parait contradictoire à première vue. C'est sûrement parce-que ça l'est que cette rixe au fond de moi est si difficile à gérer. Fuir les situations sans avenir, contre-productives,  les culs de sac, me faire à la finition de quelque chose qui doit mourir, je connais. Mais me battre contre cette énergie, cette puissance si positive, je n'arrive pas à le gérer. C'est une force que je sens grandir en moi de jour en jour, dans mon corps et mon âme. C'est un petit bout de rien pour le moment, mais ce quelque chose a le pouvoir de soigner mes blessures, de trouver des solutions à tous mes problèmes. Une petite chose inerte et vulnérable qui me bouffe par le bonheur qu'elle me fait miroiter. J'ai l'impression de rejeter le plus beau cadeau que la vie pourrait me faire, j'ai l'impression que ce que je m'apprête à faire est illégitime, contre nature. J'ai l'impression de n'avoir pas le droit de prendre cette décision, et de ne plus être femme mais assassin.
Je suis consciente du fait que je romance, que je sentimentalise ma réalité, mais comment faire autrement ? Je ne suis pas de ces robots qui gèrent les choses de manière pragmatique et logique. Cause, problème, résolution. Si c'était aussi simple que ça je serais sûrement en train de pioncer à l'heure qu'il est. Au lieu de ça je transforme l'extrapolation en espoir, et ça me fait peur. L'échéance approche. Je me berce de l'illusion que vous ne saisissez pas encore de quoi je parle, mais malgré mes mots détournés et les images que j'emploie, je pense que ça devient évident.
Quand je me suis trouvé face à une personne présentant une situation similaire par le passé, je me suis demandé comment je réagirais à sa place. Je me satisfaisais de ma position et me disais que rien de tel ne m'arriverai jamais. On peut facilement se représenter la douleur d'un tel acte, mais je constate aujourd'hui quelle énorme différence il y a entre savoir et ressentir.

Je me renferme sur moi-même en espérant que quelqu'un verra clair et fera le pas vers moi. J'ai besoin de quelqu'un qui me comprenne, qui me sourie et me prenne par la main. Je voudrais que quelqu'un prenne ma place juste un instant, et marche un peu dans mes baskets. Pendant ce temps j'attendrais sur le trottoir et je soufflerais, quitte à lui courir après pour le rattraper. J'ai besoin d'une trêve. J'étouffe de plus en plus. Je sais qu'il suffit de peu et que ça va passer. Je sais que mes mots sont excessifs parce-que je suis mal ce soir, n'en tenez pas compte.



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Puisqu'on est partis dans la confession dénuée d'artifices de ma personne, j'en profite pour présenter mes excuses à celui qui se reconnaitra. Pardonne mes incohérences et mes excès pour cette fois, je te promets de me rattraper à l'avenir.

Merci d'avoir lu ce pavé de pathos déprimant jusqu'au bout.




On est deux pour faire ce genre de choses et je suis la seule à porter le fardeau...

C'est dingue...



Samedi 28 novembre 2009 à 18:33


"C’est un de ces moments si fort et si fragile à la fois.

On est là, étendus nus à même le sol, sans pudeur, inertes, cet air répétitif et hypnotisant flottant au loin. Chaque mesure raisonne dans mes oreilles. Tout est fort, l’émotion à l’état brute, telle que je l’aime. Telle que je l’ai voulue pendant si longtemps.
Je retrouve cette impression d’être ailleurs, enfin, perdue dans un non-lieu, au fond de moi.
Encore haletants, nos deux corps en sueurs, entremêlés, encore tout abassourdis, on se regarde droit dans les yeux et on ne voudrait être nulle-part ailleurs. L’air sensuel accompagne à merveille notre égarement. Voix douce et frêle…
« I am streched on your grave… »
On sait que cet état ne durera pas, et c’est ce qui le rend si beau."


Il y avait ce je-ne-sais-quoi de féroce dans tes yeux ce soir là que j’aurai peine à retrouver. Un délire mutuel nous animait, c’était sans précédent.
« L’amour physique est sans issu », disait le grand homme. On s’en satisfait bien.
La douce chaleur quitte doucement mes membres. On est comme plongés tous les deux dans le même coma, incapables de faire un mouvement. On s’endormira dans cet état de léthargie avant la fin de la chanson.

« I am streched on your grave... »


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