au-dessus-du-jardin

Lisa

Vendredi 6 novembre 2009 à 21:43



1er janvier 2009…

Début d’année chaotique, à l’image de ma chambre, ainsi que du bordel qui règne dans ma tête.
Ma bonne résolution ?
Tout ranger. Me retrouver, remettre les choses à leur place. Tout faire aussi pour ne plus retomber dans cette incohérence.
C’est un bon début non ? Les circonstances s’y prêtent.
Mon regard balaie la surface de ma chambre de manière consternée : Ouais, c’est vraiment significatif.
Je pense à mettre au point un système de rangement par tiroir de tout ce qui constitue ma vie, le tout obéissant à de strictes règles de logique.
Reste plus qu’à mettre ça en pratique : 

« Mario ? Je te quitte. »

 

Vendredi 6 novembre 2009 à 21:45




http://au-dessus-du-jardin.cowblog.fr/images/P102062912.jpg
Bon ok, la photo jure un peu avec les articles précédents et suivants mais j'avais juste envie, en souvenir du moment...


Vendredi 13 novembre 2009 à 11:35




22h23, le lundi 2 février 2009, à l’apart’

 

Maman est à l’hôpital en ce moment.

Elle s’est fait opérer du ventre. Ca devait forcément arriver un jour ou l’autre, elle « épongeait trop ». Les humeurs de papa, résultats de ses névroses, de sa frustration, accompagnés de son alcoolisme et de l’argent qu’il ne ramène pas à la maison, les taches quotidiennes d’une mère, son travail et toutes les charges qui s’y ajoutent. Elle a trop fait le tampon, elle qui porte tout son monde alors que sa moitié s’en attribue le mérite. Ce que je dis est horrible, et c’est un gros travail d’arriver à écrire ses mots. Mais pourtant tout est vrai. On peut l’ignorer, mais l’échec sera toujours là.

Donc voilà, après trop de surmenage, le corps de maman craque. Je suis allée la voir à l’hôpital. « Masse inerte et informe, petit corps fragile recroquevillé sous les draps blancs. Respiration faible difficile à remarquer sous la lourdeur du tissu ». Ca me rappelle quelques chose. Pareil pour maman. « Elle va mieux » disait papa. J’ose même pas imaginer ce que c’était avant. Sa peau est grise, sa voix est faible, on remarque ses os sous sa peau tant elle a maigri. Elle met encore plus de temps à répondre qu’avant. Mais celui qui semble le plus blessé dans cette affaire reste le paternel. Complètement angoissé, il rameute tout le monde, radote ses craintes, cherche un ennemi contre lequel se retourner, un coupable à qui il pourrait en vouloir… « Tout ça pour une simple opération », pourrait-on dire. Justement, ça prouve qu’il y a un mal plus profond en elle dont il est conscient, puisqu’il pense savoir la cause de cette faiblesse physique. Je me demande s’il se sent responsable. Dans tous les cas, sa conduite ressemble fortement à celle de quelqu’un qui veut se racheter. A la maison, ils ont formé une cellule de résistance. C’est un cas de crise ! Ils se répartissent les tâches tant bien que mal, mais on voit bien que sans la mère, la maison perd son équilibre. Ca me fait rire d’entendre papa se vanter à demi mot de l’indépendance qu’il n’a jamais eue. Cette situation prouve bien ce besoin qu’il a de cette gente féminine qu’il dénigre parfois. Il a toujours eu ou sa mère ou ses femmes pour prendre son de lui. Arthur, lui, semble confiant, mais c’est difficile de se faire une idée avec lui. Enfin, il y a du positif dans tout ça, le dialogue s’est facilité.

 

 

Moi aussi  « j’éponge ». Je suis une éponge à émotions, ça fait du bien aux autres quand ils lâchent prise, mais je me tuerai à faire ça éternellement.


 

Vendredi 13 novembre 2009 à 12:11



C’était à Charri à l’heure du repas, Arthur n’était pas là. J’étais fragile, je vivais mon premier chagrin d’amour. 
Papa avait bu. Il avait dû décider d’appuyer là où ça fait mal, au mauvais moment. Il me parle, ou plutôt il monologue. Ces propos sont acérés comme des lames de rasoir. Je sais comment ça finit quand il est comme ça et ça me fait peur. Maman reste en retrait. Comme d’habitude, elle ne prononce pas un mot et n’a pas l’air de se rendre compte de l’injustice des propos de papa. Très vite j’ai la voix fragile, les bras croisés et la tête baissée. J’essaie de lui faire entendre raison mais il est comme enrôlé dans son besoin d’avoir raison et de faire mal. Sa toute-puissance de tirant me terrorise. Il me fait pleurer. J’ai la gorge qui se serre et la langue qui grossi, j’ai l’impression que je vais étouffer. Je commence à suffoquer, il s’approche de moi pour me masser les épaules. Son contact me dégoûte, je veux qu’il s’éloigne, qu’il me laisse seule, il le prend mal. Il commence à me secouer. Maman intervient enfin, et lui dit « non, ça tu fais pas ». Papa ouvre la baie vitrée et me jette dehors. Je vomis, je respire difficilement à travers mes sanglots. J’appelle Johan pour qu’il vienne me chercher. Au moment où il arrive, papa me prend à part et me fait ses excuses. Me dit qu’il m’aime, me prend dans ses bras. Toute secouée, j’ai du mal à parler.
Bien sûr que je lui pardonne, et puis après tout il n’avait pas tout à fait tort.
Comme d’habitude. Je ne sais plus ce que je dois penser, mais dans le doute je me dis qu’il a toujours voulu me faire du bien. Mon amour a toujours pris le pas sur ma raison.

Mais depuis ce jour là mon estime pour lui ne cesse de baisser.



Dimanche 15 novembre 2009 à 15:37



Je suis la reine pour creuser là où il n’y a plus rien à trouver. Quoi qu’il se passe j’ai cet espoir, encore et toujours. Quoi qu’il se passe je m’alimente de ces envies, en sachant qu’elles ne mèneront qu’à la désillusion. J’ai comme l’impression de vivre éternellement les mêmes épreuves. Quoi qu’il se passe je ne peux pas m’empêcher de donner, de pardonner. Je n’arrive pas à haïr en dehors de ces moments de rage passagers.

Faut croire que j’aime les obstacles.

Faut croire que j’aime les connards…


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