Y a des jours on a des impressions de malaises métaphysiques, alors que tout ceci s'explique en fait par une seule simple et triviale phrase :
"Putain, qu'est-ce que je me fais chier !"

Y a rien à faire, l'ennui me déprime.
C'est terrible l'ennui, c'est un fléau ! Tu disposes de tout ce que tout le monde a, et pourtant y a ce je-ne-sais-quoi qui manque.
J'ai cherché des réponses à beaucoup de questions qui n'étaient en fait que les conséquences de mon manque d'activité, autant physique qu'intellectuel. Je me suis créé des bêtes noires, j'ai développé des obsessions sur des gens, j'ai stigmatisé mon manque de confiance en moi, uniquement parce-que mon esprit était vacant. Je me suis alors laissé supposer que ma vie était trop vide, trop inintéressante. Et de là partent toutes sortes d'hypothèses aussi infondées qu'anti-constructives face à l'incohérence de cette conclusion. C'est con, c'est pas lyrique, mais c'est l'ennui qui est à la base de beaucoup de mes problèmes. C'est dommage, ça serait plus classe de laisser du mystère sur leurs origines, genre "putain j'sais pas ce que j'ai, je vais trop mal". Finalement c'est bête et banal, et quelque part c'est pas plus mal. Ca va passer, il suffit d'attendre. mais on essaie avec force d'y remédier, alors que je crois qu'il suffirait simplement de l'accepter. On se dégotte des pseudo-antidotes pour palier à l'illusion de problème incurrable. On fume, on boit, on s'envoie en l'air, on écrit ( n'allez pas penser que j'écris par simple manque d'activité ) on adule, on peauffine son image, on noit son ennui en voyant des gens qui ne nous intéressent pas, au fond, on erre... On erre, c'est le mot. On s'imagine qu'on est dépressifs, on s'imagine qu'on est seuls, ou encore en chagrin d'amour, on observe le mode de vie des autres en se demandant ce qui cloche chez nous. On voit les choses comme une fatalité, et de ce fait on s'éloigne de la solution. Les autres ne nous suivent plus, on devient incohérent, ce qui accentue l'impression de différence, on s'emmure dans ce cercle vicieux malsain. Quand la vie est trop plate ou trop gentille, on en vient à créer des conflits en soi ou avec les autres. On en vient à rechercher la flamme dans les larmes, c'est pourquoi on se satisfait du chao qui raisonne dans notre être quand on chamboule tout ce monceau de normalité. La superficialité rend fou. Elle est alliénante, et je suis heureuse d'en être consciente. S'il y a moins de dépressions chez les paysans que chez les philosophes, ça n'est pas un hasard. Mais peut être une fatalité, si la personne est enfermée dans son mode de vie jusqu'à la fin de ses jours.
Dans tous les cas, si il n'est pas le dénominateur commun de tous les soucis de ma tête, l'ennui met de l'essence sur le feu. Je passe mes journées à glander devant mon ordi. Msn, films, mêmes musiques en boucle, même illusion de présence derrière les couleurs pixelisées des pseudo... Je me suis même surprise à vouloir laver le micro-onde et refaire du footing. Là tu te dis, "y a un soucis quelque part". A trop tourner en rond je replonge dans mon passé, pour passer le temps. Je revois son visage et ses "plus jamais" que j'ai enterré. Je déplore la façon dont je l'ai traité en comparaison avec ce que je désirais lui faire endurer, je me dis que j'aurais dû lui arracher les bourses...

En fait, faut que je retourne à la fac...


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