Vendredi 23 octobre 2009 à 15:20
Je me demande combien de temps va durer ce blog. Je me demande par quoi il est motivé, qu’est-ce que j’attends en publiant à la chaine ces écris périmés et répétitifs qui m’ont un jour soulagé.
Je crois que je m’étais juré de les faire partager. Je m’étais fait la promesse de ne pas les laisser mourir fatalement dans la petite boite à chaussure sous mon lit, mon petit coffre à souvenir où j’enferme les hontes et les espoirs, ces monceaux de feuilles jaunies.
Sur le moment c’est difficile de dire les choses aux gens. Peur que ça empire, peur d’être vulnérable, peur d’être banale. Alors on entasse. On écrit, dans la rue, sur un banc place Wilson, dans le train, le bus, seul chez soi le soir ou sur la terrasse d’un café. On arrache la première page de son roman quand on n’a rien sous la main, ou on se sert du coin vide de son journal et on laisse aller sa logorrhée, comme des crèves-la-faim… Les gens nous regardent étrangement, et on se demande comment ils font, eux, pour se vider la tête, quel est leur exutoire ? Où planquent-ils leur trappe mystérieuse ? Est-ce possible de n’avoir rien à cacher ?
Quoi qu’il en soit je dois ça à celle que j’ai été et que je suis par moment, quand je pète un câble. Je me dois de la rassurer et de lui dire que même si tous ces SOS n’appelaient en fait aucune réponse, ils ne seront pas occultés.
Je ne veux cependant pas virer dans l’exhibitionnisme. Je ne veux pas peaufiner mon emballage par ce moyen indirect, j’ai plus de contenu que ça et je regarde ailleurs.